Young Gods - 22.07.2009

Woodstock revu
par les Young Gods
Woodstock, premier mega festival de la mythologie rock. Une organisation scabreuse, 500 000 jeunes affluant de tous les Etats-Unis. Quantité d’artistes ayant eu la bonne idée d’y participer: le festival les ayant promu au firmament.
Un rassemblement entre boue, musique et contestation politique. C’était en 1969. Quarante ans plus tard, les Young Gods ont décidé de rejouer la même scène, à quelques différences près. Se calquant sur le documentaire, lui aussi mythique, de Michael Wadleigh, le groupe suisse tentera le pari de se synchroniser sur les images diffusées sur grand écran pour réinterpréter ces standards du rock.
Franz Treichler, chanteur du groupe, et Erika Stucky, chanteuse américano-suisse alémanique, qui sera également sur scène, répondent à nos questions.
Pourquoi rejouer Woodstock?
Erika Stucky: pour se faire peur! Car c’est un tel mythe!
Franz Treichler: à la base, c’est une commande de la Ville de Genève, en 2006. Ils nous avaient demandé de jouer sur un film muet... Ce que l’on n’a pas totalement respecté. De fait, c’est devenu un spectacle sporadique que l’on interprète régulièrement et qui prend tout son sens en 2009, pour le quarantième anniversaire. Nous voulions que les gens revoient ce film, pour comprendre ce que la génération d’alors était et voulait.
Quelle différence voyez-vous dans la manière de faire de la musique entre 1969 et 2009?
Franz Treichler: chaque époque possède sa technologie. L’électricité a changé le blues, la distorsion et la pédale «wah-wah» ont changé le rock. D’ailleurs, les Young Gods ont existé grâce aux samplers. Je pense également que la FM a rendu l’auditeur plus exigeant: aujourd’hui, tout doit être parfaitement produit. La musique ne peut plus être approximative. Du coup, quand quelqu’un écoute une chanson un peu flottante (ndlr: instruments pas parfaitement calés sur le tempo), il ne s’attarde pas. C’est tout une éducation musicale qui a changé, grâce ou à cause des nouveaux moyens d’enregistrements.
Erika Stucky: moi je pense que les chanteuses et chanteurs seront toujours les mêmes. Je ne me sens pas diminuée dans mes possibilités par rapport aux artistes des années 1960. Et puis je préfère m’attarder sur la qualité des chansons plutôt que sur la qualité des sons.
Qui va prendre la guitare pendant la chanson Going Home de Ten Years After?
Franz Treichler: c’est Alvin Lee lui-même (ndlr: Alvin Lee est le guitariste de Ten Years After). Sa guitare sera samplée. Nous allons jouer certaines chansons à la lettre et d’autres seront des remix des originales. Il y aura même une chanson des Doors et des sons de Pink Floyd. C’est un concert hommage à une époque.
Rodolphe Haener
Photo DR
22.07.2009