Raphaël Noir - 30.09.2009
Raphaël Noir, homme à tout
Faire de la chanson romande
Jérémie Kisling, Lole, K, Thierry Romanens, Marc Aymon, Pierre Lautomne, Sarclo ou encore Simon Gad. Tous ont un point commun: ils ont fait appel, pour la mise en scène de leur spectacle, la composition de chansons ou «simplement» l’arrangement de musiques à Raphaël Noir. Rencontre avec un musicien volubile et vivant, qui n’a aucune velléité de céder aux sirènes du marché.
Raphaël Noir, avant d’avoir plusieurs casquettes, vous êtes surtout pianiste de formation.
Oui, j’ai joué pendant de longues années dans un groupe de funk nommé Pancake. Des musiciens avec lesquels je continue de me produire sous le nom de Climax...
Vous êtes ce que l’on a ppelle un «cinglé»des claviers...
Tout a commencé quand j’avais 12 ans. On m’a offert un petit synthé Casio. Et j’y avais trouvé un son qui m’obsédait: c’était le son nommé «jazz organ». Je ne savais alors pas ce que cela signifiait. Plus tard, identique avec un synthétiseur Yamaha, mon son préféré était le «rock organ». J’avais une quinzaine d’années et on faisait des concerts avec un big band. Lors d’un show, un spectateur est venu me dire: c’est quoi cette merde, en parlant de mon synthé, achète-toi un vrai Hammond! C’est la première fois que j’ai entendu ce nom, Hammond (ndlr: orgue électrique).Et puis j’ai découvert James Taylor Quartet, ce fut une révélation. Et six mois plus tard, je les ai vus sur scène. Le groupe et l’orgue Hammond. Ensuite, tout s’est enchaîné, j’ai acheté tous les vieux claviers que j’ai trouvés en occasion: Fender Rhodes, Moog Prodigy, Clavinett et Hammond, bien sûr...Et j’achetais des disques en regardant quels instruments avaient été utilisés...
Vous étiez alors un pianiste un peu fou, tout du moins virevoltant...
Oui, avec mon groupe d’alors, on s’éclatait sur scène. On jouait notamment des reprises de Lalo Schifrin. J’aime d’ailleurs toujours faire le show sur scène.
Pourtant, hormis avec votre groupe Climax, vous faites surtout de la production...
Tout acommencéen2001avec Jérémie Kisling. Un jour, je lui ai demandé de venir chanter une chanson dans mon groupe. Puis il m’a dit qu’il avait quelques chansons qui traînaient. Alors on s’est mis au travail. Et tout s’est emballé.
Notamment lespremières parties de M et Carla Bruni à Paris...
Oui, c’était très inattendu.
Et comment était-elle, Carla...
Ah...Très charmante, très intelligente, très drôle... Une personne adorable, loin des clichés qui sont véhiculés sur elle.
C’est depuis Kisling que le téléphone s’est donc mis à sonner...
Ça s’est fait par bouche à oreille. K m’a appelé pour la mise en scène d’un concert. Puis Marc Aymon, Lole, Sumo, Pierre Lautomne et Sarclo. Et aussi des chansons et arrangements ici ou là, comme certains textes d’ailleurs.
A quoi carburez-vous?
Mon moteur de base, c’est mes émotions. Je suis quelqu’un de sensible, et je ne dis pas cela légèrement. Je n’ai pas de barrière. Du coup, je rentre très vite en contact avec les gens. Et c’est ce qui m’intéresse: savoir si on a des choses à s’apprendre mutuellement. J’ai besoin qu’un projet ait un sens à mes yeux, sinon, je n’arrive pas à m’impliquer.
Votre mission, en un mot, c’est quoi?
Injecter de l’énergie. Encourager. Aider. Que ce soit à mettre en scène, à composer, à arranger...
Et les projets d’avenir?
J’en ai plusieurs. Mais surtout, je continue avec mon groupe Climax, qui est ma famille musicale.
Rodolphe Haener
Photo Andrée-Noëlle Pot
30.09.2009