Laurent Baffie - 06.02.2009

Publié le par La Côte - Culture

Laurent Baffie: «J'ai inventé le métier de sniper à la TV»

 

 

 
    Le trublion de la télévision française sera ce soir à Morges pour son one-man-show Baffie est un sale gosse. Il nous parle de ses nouveaux projets.

Pour tous ceux qui sont friands des émissions télévisées françaises, Laurent Baffie est l'incontournable compère à la réplique prompte de Thierry Ardisson. Mais le chroniqueur est également metteur en scène, réalisateur, acteur et, depuis peu, sur scène dans un one-man-show. Entretien.

 

Laurent Baffie, vous êtes actuellement sur scène avec votre premier one-man-show. A quand remonte cette envie?

Je dirais une trentaine d'années. En fait, j'ai toujours eu envie de le faire, mais j'avais trop le trac pour monter sur scène tout seul.


Pourtant, à la télévision, vous paraissez plutôt serein...

En apparence. Il m'a fallu une quinzaine d'années pour combattre ce trac. A la TV, au début, je ne faisais que de petites apparitions. ça allait. Mais tenir une émission ou un auditoire tout seul, ça, j'en étais incapable.


Votre spectacle, de quoi parle-t-il?

J'y parle de moi, des gens, un peu comme dans tous les one-man-show. Et la moitié du spectacle est faite d'improvisation.


Justement, l'improvisation et votre sens de la répartie sont salués par tous. D'où cela vous vient-il?

Le sens de la répartie, ca vient de nulle part, ou alors je ne sais pas. C'est un petit don. Mais ça se travaille.

Et comment?

Tout simplement, dans la rue, avec ses amis. La première étape, c'est d'oser répondre. Puis il s'agit de faire le tri entre les bonnes et les mauvaises vannes.

Sur les plateaux TV, on vous reproche parfois d'être agressif, ou vulgaire.

Vulgaire, non! Grossier oui. La différence, c'est que la grossièreté, c'est juste d'utiliser des gros mots. Je n'ai pas pour but de blesser. Mais de faire rire. Et la vulgarité ne fait pas rire...

A ce titre, que pensez-vous de l'affaire Dieudonné?

Dieudonné est fou. Il est irrécupérable. Quand je le vois serrer la main de Jean-Marie Le Pen, c'est comme si je voyais un obèse entrer dans un Mc Do, c'est le syndrome de Stockholm...

En 2003, vous avez réalisé et produit Les clefs de bagnole. Un film drôlissime qui n'a pourtant pas connu un succès énorme...

Oui, c'est vrai. Nous n'avons fait que 200 000 entrées en France. Et j'ai mis cinq ans pour rembourser les dettes. Mais je suis très fier d'avoir fait ce film, qui est devenu culte pour une partie des cinéphiles.

Vous écrivez également des pièces de théâtre qui marchent très bien...

Oui, d'ailleurs je suis en train d'en écrire deux actuellement.


Cela signifie qu'on ne vous verra plus sur les plateaux TV?

Pour des apparitions de temps à autre si, mais plus de manière permanente. J'ai déjà eu plusieurs vies; l'une d'elles fut la télévision. J'ai d'ailleurs inventé un nouveau métier, celui de «sniper», dont s'inspirent beaucoup de gens aujourd'hui. Mais j'ai enfin trouvé ma trilogie professionnelle: le one-man-show, la mise en scène et le cinéma. Et j'avance sur ces trois voies là. J'ai d'ailleurs deux trois idées de films dans mes tiroirs. L'un d'entre eux devrait aboutir prochainement.

Enfin, la Suisse romande, vous la connaissez bien?

Je n'y viens pas régulièrement. Mais je me souviens d'un passage à Morges il y a quelques années pour ma pièce Sexe, Magouille et Culture générale. Ce fut la meilleure date de la tournée. Le public avait été formidable. Dans le milieu des comiques français, tout le monde parle de Morges comme d'une salle à part. Je me réjouis donc d'y revenir. En espérant que le public sera à la hauteur...




Rodolphe Haener
Photo DR
06.02.2009

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