Maxime Pythoud - 22.01.10

Publié le par La Côte - Culture

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Maxime Pythoud,
son équilibre tient
dans une roue géante

Spécialiste de la roue Cyr, le Nyonnais Maxime Pythoud a été retenu pour le 31e Festival mondial du cirque de demain, à Paris. Rencontre.

Une roue de taille humaine, conçue pour tourner sur elle-même et autour de celui qui l'utilise. Voici la roue Cyr. Il y a cinq ans, Maxime Pythoud s'est amouraché de cet agrès. Il en fera une démonstration fin janvier, au Festival mondial du cirque de demain à Paris, pour lequel il a été sélectionné. A l'issue du festival, des lauréats recevront prix et médailles. Le Nyonnais ne pense pas à cela: c'est la première fois que je participe à un concours, précise-t-il. Si j'obtiens un prix, c'est génial. Mais je me concentre sur mon numéro avant tout. Et c'est surtout l'occasion de rencontrer d'autres artistes.

Un numéro de six minutes précieux puisque la roue Cyr reste rare dans le monde du cirque. Son invention date d'une dizaine d'années. La récente trouvaille revient au Québécois Daniel Cyr. Situation provoquée par l'effet de l'alcool, le vestiaire d'un hôtel se renversa sur lui: un grand cercle de métal portant des cintres pleins de vêtements. La roue Cyr était née. L'anecdote est racontée par Maxime Pythoud.

 

Mouvement répétitif

 

Après la prestation de Daniel Cyr, en 2003, au même festival, Maxime Pythoud est le deuxième à proposer un numéro avec cet agrès. Le jeune artiste de 21 ans tente d'expliquer sa passion. Plus jeune, j'étais amateur de skate, raconte-t-il. J'étais déjà dans une pratique répétitive, sur les rampes. La roue Cyr tourne en rond, ça berce. C'est une recherche de sensations. Il faut diriger cette roue, sortir des axes, trouver de nouveaux espaces. Il s'agit de profiter du déséquilibre plutôt que de le subir. Pour le spectateur, la roue Cyr a quelque chose d'hypnotisant. Cela ressemble à une pièce de monnaie géante qui roule sur scène, avec un être humain à l'intérieur. En autodidacte, cet enfant de L'Elastique citrique a découvert les figures par lui-même: lorsque je suis rentré à l'ESAC (ndlr: Ecole supérieure des arts du cirque, à Bruxelles), il n'existe pas de professeur de roue Cyr. Maxime Pythoud se lance alors dans l'exploration des possibilités de cet énorme anneau, sous l'œil extérieur d'un gymnaste de l'école. Il se forme en consacrant trois heures d'entraînement quotidien à son agrès, en plus des autres disciplines. A l'aube du festival, il s'entraîne tous les jours.

Fabriquée en inox, une roue Cyr coûte 700 euros et ne dure que six mois. Au delà, le métal s'use et se plie. La roue Cyr doit être solide et souple à la fois, précise Maxime Pythoud. Des recherches se poursuivent pour l'améliorer. Même si elle reste rare, la roue Cyr est en phase de devenir une mode. Ce qui réjouit Maxime Pythoud: il y aura bientôt des profs! Lui-même va d'ailleurs proposer des cours dans des écoles espagnoles et italiennes. Et pourquoi a-t-il choisi de faire du cirque? C'est là-dedans que je me sens juste, que je me sens bien, et que j'ai des opportunités, conclut-il.

 

cécile gavlak

Photo: Andrée-Noëlle Pot
22.01.2010

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