Vincent Kohler - 25.02.2009

Publié le par La Côte - Culture

André Klopfenstein,
un envoyé très spécial…

 

 

Vincent Kohler, l'humoriste chaux-de-fonnier qui intervient chaque dimanche dans l'émission radiophonique de la RSR La Soupe avec son personnage, André Klopfenstein, sera sur la scène du Funambule samedi et dimanche. Entretien.

 

Comment avez-vous atterri dans l'équipe de La Soupe?

J'ai gagné un prix à Yverdon en 2001, ce qui m'a ouvert les portes de l'émission Les Dicodeurs. Et puis j'ai rencontré Thierry Meury et Yann Lambiel (ndlr: deux autres humoristes romands), qui m'ont proposé de rejoindre La Soupe, c'était en 2002. Et André Klopfenstein est apparu pour la première fois en 2004.

 
Justement, comment décrire cet envoyé si spécial?

Il y a dans ce personnage un clin d'œil à Georges Baumgartner (ndlr: journaliste envoyé spécial de la RSR à Tokyo). Mais c'est aussi une sorte d'iconoclaste qui traite de l'actualité sous divers angles qui lui permettent un certain décalage.

 
Il parle également souvent de sa femme Josiane...

Oui, Klopfenstein est un type comme tout le monde, avec une femme avec laquelle il est depuis vingt ans. Il possède tous les clichés du couple moyen qui n'a plus rien à se dire.

 
Votre humour est souvent grinçant...

Oui, c'est vrai. J'aime touiller dans le tabou, remuer la bonne conscience de l'auditeur et parfois rendre les choses plus horribles qu'elles ne le sont. C'est que l'horreur a tendance à être banalisée parmi le flot d'informations des médias. Et puis j'aime l'humour quand il est dénonciateur, qui sort des autoroutes du rire comme on en voit un peu trop, notamment en France. Un humour un peu démago et facile, même si j'avoue qu'il est parfois bien fait. Mais il ne fait pas avancer le débat...

 
Percevez-vous une diminution de la liberté d'expression?

Il y a certaines choses plus difficiles à dire aujourd'hui qu'il y a vingt ans, à cause de cette nouvelle pudibonderie et d'une certaine censure sociale. C'est pour cela que je trouve qu'il est important de se positionner par rapport aux nouveaux interdits.

 
Le comique a donc sa place dans la société?

Plus que jamais! C'est d'ailleurs tout l'intérêt d'être comique aujourd'hui. Certains humoristes ont, dirait-on, pour vocation d'endormir encore un peu plus la population. D'autres, dont j'espère faire partie, essaient de la réveiller.

 
Dans votre spectacle, André Klopfenstein, un envoyé très spécial, vous incarnerez plusieurs personnages...

Oui, une dizaine en tout. L'entourage de Klopfenstein. Parmi eux, sa femme Josiane, bien sûr, mais aussi un policier ou encore un handicapé mandaté par Klopfenstein pour préparer les accessoires entres les sketches.

 
Est-ce difficile «d'incarner» un personnage radiophonique?

C'était tout le défi. Mais Klopfenstein est bel et bien vivant.

 


Rodolphe Haener
Photo DR
25.02.2009

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