K - 4.2.2010

K: "Je me sens
sur ma route"
On l'avait quitté, en juillet 2008, sur la grande scène de Paléo, devant 25 000 spectateurs. Après une pause l'année dernière marquée par une série de débats-spectacles autour de thématiques telles que la famille, la religion ou les médias, Nicolas Michel, alias K, aborde une année 2010 qui s'annonce intense.
Quelques jours avant son passage sur la scène de Beausobre pour son Concert pour un monde 9, demain vendredi, l'artiste de 34 ans s'est confié dans un café lausannois.
Ce spectacle, c'est la suite des débats-spectacles organisés l'année dernière?
L'idée est en effet de faire le bilan de tous ces débats-spectacles, mais également de jeter un coup d'œil dans le rétroviseur en proposant à tous les musiciens qui ont collaboré avec moi depuis la naissance de K en 2003 de participer à l'aventure. Il y aura à la fois un côté plutôt intimiste, un côté assez pop qui reprend la formule de Paléo et certaines chansons en solo. D'autre part, nous présenterons des inédits.
Comment vous est venue l'idée de cette série de représentations?
On a beaucoup tourné en 2008 après la sortie de L'Amour dans la rue. Avant de me relancer dans un nouvel album, j'avais besoin de faire une pause, un bilan, de reprendre un peu contact avec le monde.
Parlez-nous de votre spectacle de Beausobre?
Il s'agit de quelque chose de totalement inédit. C'est une forme de première esquisse de ce qui va s'ouvrir avec la sortie du prochain album. Il commence à y avoir des éléments de vidéo, de chorégraphie et de mise en scène. C'est encore un concert, mais cela se dirige déjà vers quelque chose de plus visuel.
«Un monde 9», c'est également un monde neuf?
La signification du nom Un monde 9, avec le «Un» en majuscule, a donné le départ du projet, en 2009. L'hypothèse était de se dire que l'on est tous unifiés. Chaque fois que je projette quelque chose de négatif sur l'extérieur, je le projette également à l'intérieur. Et réciproquement. Il s'agit donc de penser les systèmes autour de cette idée.
Vous méditez beaucoup. Cela participe-t-il de cette démarche?
Oui. Tout cela est une quête de bien-être, c'est certain. Celle de savoir comment se sentir le mieux possible. Sur mon premier album, l'hypothèse était de savoir si j'ai une influence sur le monde qui m'entoure: en croyant à un scénario, est-ce que je ne lui donne pas une chance de se réaliser?
Et qu'en est-il?
J'ai pris mon rêve d'enfant, qui était de devenir chanteur, et j'ai choisi d'y croire. Au départ, les gens en rigolaient beaucoup. Mais le fait que l'on ait fini sur la grande scène de Paléo devant 25 000 personnes en 2008 me fait dire que nos croyances ont une influence sur notre vie. Je ne l'affirme pas, mais je l'ai expérimenté pour moi.
Et comment est le monde neuf que vous imaginez?
En réalité, il est exactement comme je le regarde. C'est ça qui est fou. Je pense que le regard que l'on porte sur le monde lui donne sa réalité.
C'est donc cette vision du monde que l'on va retrouver sur votre prochain album. Comment sera ce disque?
Il sera bien. Après la pause de l'année dernière, cela me fait vraiment plaisir de retrouver des musiciens et de recommencer à répéter de manière intensive. Je sens également que j'ai une sorte de «dreamteam» autour de moi pour donner le meilleur cadre possible à ces chansons.
Vous êtes un grand rêveur en définitive?
J'ai l'impression que voir les choses qui fonctionnent, c'est commencer à sortir du rêve. C'est se rapprocher de la réalité.
Qu'est-ce qui a profondément changé dans votre démarche artistique depuis vos débuts?
Je pense que sur L'Amour dans la rue, j'étais plus tourné vers moi. Sur Un monde 9, j'ai un regard qui se retourne vers l'extérieur, vers les autres, vers le monde.
Vous avez désormais besoin de cette démarche participative: pourquoi maintenant?
Il y a eu une première étape durant laquelle ma biographie était en jeu: est-ce que je me lance dans mon rêve de gamin, est-ce réaliste de le faire? Suis-je prêt à échouer? Aujourd'hui, je me sens sur ma route, je vis mon rêve personnel. Pour mon prochain album, mon intention est de donner une image du monde dans lequel on vivrait si on avait le choix.
caroline gebhard
4.2.2010
Photo DR