Blok & Francioli - 9.12.2009

Publié le par La Côte - Culture

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Blok & Francioli, duo gagnant à l'heure de l'apéro

Stéphane Blok, musicien et chanteur touche-à-tout que l'on a découvert à la fin des années 1990 et au début des années 2000 avec ses albums Le principe du sédentaire et Lobotome, a eu la bonne idée de s'acoquiner avec Léon Francioli, lui aussi musicien aux multiples projets, généralement inséparable de son compère Daniel Bourquin, avec lequel ils forment les «Nouveaux monstres».
Deux personnalités fortes, avides de nouveaux territoires, qui ont déjà enregistré deux albums: Boum, en 2006, et La grande eau (2008). Aujourd'hui, ils reviennent avec leurs Chroniques du prévisible, un spectacle à géométrie variable qui pourra se décliner en plusieurs lieux. Première sortie de ces chroniques, tous les soirs à 18h30 jusqu'au 23 décembre (excepté dimanches et lundis) à la salle du Bourg, à Lausanne.

 
En quoi votre spectacle change-t-il d'un concert traditionnel?


Blok:
nous avons le désir de changer de créneau horaire (ndlr: le concert débute à 18h30 et ne dure «que» 45 minutes). D'habitude, à cette heure-ci, dans les bars, on passe des disques. Là, les gens pourront écouter un vrai concert pendant l'apéro. C'est quelque chose qui se fait beaucoup ailleurs dans le monde. Mais pas ici. On veut jouer quand personne ne joue. Et puis, il y a le côté «chronique»: l'envie de faire une intervention poétique et musicale quotidienne empreinte de nos humeurs et des évènements qui nous marquent.
   

Il y aura donc de l'improvisation chaque jour?


Blok:
en fait, tout est déjà écrit. Mais nous avons conçu un répertoire large et interchangeable. Il y aura bien sûr une part d'improvisation, mais surtout beaucoup de travail.

Francioli: Même en improvisation il y a des repères. Il n'y a que les voyous qui pensent que l'improvisation est illimitée.

Blok: C'est vrai. On ne peut pas inventer un poème comme ça devant les gens. Bien sûr, on peut choisir de ne chanter qu'une phrase sur deux d'un texte que l'on a écrit… Mais tout ça se prépare en amont.

Francioli: Et puis, il faut prendre notre spectacle comme le début d'une démarche. C'est une proposition que l'on fait. Car ce spectacle se joue ces jours-ci au Bourg, mais il sera interprété ailleurs ultérieurement, à une autre heure. A midi qui sait...

 
Vous semblez très éloignés des artistes qui sondent les désirs du public avant de lui servir, justement, ce qu'il attendait…


Blok:
oui, mais ça ne veut pas dire qu'on se fout du public. Simplement, les musiciens ont trop tendance à voir la musique comme une carrière, avec une logique verticale. Ça commence par un succès local, puis on sonde le potentiel de développement. Comme une PME le fait… Et puis on sait que le rayonnement se fera à Paris… Une logique de croissance verticale…

Francioli: Pour plaire aux autres, il faut se plaire à soi-même. C'est pour cela que nous faisons ce que nous voulons. On ne travaille pas à la carte.

 
Stéphane Blok, vous êtes connu des Romands pour avoir été un chanteur solo…


Blok:
C'est un gros malentendu. A l'époque de Lobotome, tout le travail était collectif. Je jouais avec des musiciens. Et jamais je n'aurais écrit tel ou tel morceau sans penser à eux. Alors il est vrai que j'ai porté sous mon nom ces projets, mais ce n'était pas pour moi une carrière solo. D'ailleurs, je suis davantage en carrière solo maintenant que nous sommes un duo avec Léon. Nous ne sommes que deux. Deux solos.

Francioli: C'est comme le mariage, un double solo…


Rodolphe Haener
Photo DR
9.12.2009

Publié dans Musique

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