Brigitte Rosset - 16.0909

Brigitte Rosset continue son épopée sur la vie au féminin. Pour le rire et le meilleur. Après Voyage au bout de la noce en 2001, la comédienne genevoise joue actuellement son deuxième onewoman-show Suite matrimoniale (avec vue sur la mère), co-écrit avec Nicolas Haut et qui raconte l’après mariage. Elle vient cette semaine séduire le public de l’Usine à gaz, à Nyon. Rencontre.

Que raconte le spectacle «Suite matrimoniale (avec vue sur la mère)»?
C’est l’histoire d’une femme qui désire avoir des enfants, qui en a et qui se sépare de son mari. L’histoire s’étale sur douze ans. Que se passe-t-il après le conte de fée du mariage? Pas forcément ce qu’on nous a inculqué… Elle raconte son point de vue sur tous les personnages. La famille, les amis, les maîtresses d’école, les collègues, tous les gens qu’on croise autour de soi et qui ont un point de vue sur la question.

Quel est votre chouchou?
Le collègue de bureau me plaît beaucoup. C’est un gros lourd, mais qui dit des choses sensées. Mais je ne veux pas en dire trop… Il reviendra sûrement dans le prochain spectacle.

Une suite est déjà prévue?
Oui, l’aventure continue après la séparation. Les enfants grandissent, deviennent des ados. Ce sont des conflits et la famille recomposée.

«Ils se marièrent et eurent  beaucoup d’enfants…», vous y croyez encore?
Oui... Mais en général, le conte de fée s’arrête là, parce que personne ne sait rien de ce qui se passe après. Personne n’a la formule miracle. On est bombardé d’images de femmes enceintes épanouies, alors que ce n’est pas toujours le cas. C’est ce que raconte le personnage de Brigitte. Elle est comme vous, comme moi ou comme ma voisine. Elle se définit parce qu’elle dit et n’est pas un personnage de fiction. Elle devient quelqu’un dans les yeux des spectateurs.

Quels conseils donneriez-vous aux futures mamans?
De ne pas écouter les conseils! (rires). Car ça ne sert à rien. L’aide des autres, oui. Le coaching pour maman, si ça existait ça se saurait. Il faut écouter son instinct. Chacun essaie de faire de son mieux.

Selon vous, les gens qui ont des enfants aujourd’hui, méritent-ils des médailles?
Oui. Et ceux qui font le choix de ne pas en avoir aussi. Le plus difficile est de concilier ses envies professionnelles, sa vie de couple, etc. Alors que la société nous dit débrouille-toi!

Vous pointez du doigt un réel problème: la garde des enfants, les allocations familiales... Comment faire rire en parlant de ces thèmes?
En règle générale, une comédie est basée sur un drame. Le gars qui glisse sur une peau de banane, c’est drôle et pourtant il se fait mal! Mon personnage n’est pas aigri ou désabusé. Elle ne se plaint pas, elle est dans le constat. Il n’y a pas de comédie sans souci. C’est comme regarder la réalité à travers une loupe.

Votre spectacle donne-t-il envie d’avoir des enfants?
Les spectatrices qui en ont déjà me disent souvent: c’est génial, car c’est décomplexant. Pour les autres, ce n’est pas tragique, ni catastrophique. Tout est grossi à la loupe. Et la conclusion, c’est que c’est beau d’avoir des enfants…

Propos recueillis par Cécile Gavlak
Photo: DR
16.09.09