Izia - 22.07.09

«C’est le moment de se lever, de cracher par terre et de rouler une pelle à l’autre»

    A 16 ans, sans label, Izia faisait la première partie d'Iggy Pop en juin 2006 au Palais des sports de Paris. Izia a sorti son premier album au printemps. Fille de Jacques Higelin, elle vit sa passion de la scène avec une démesure contagieuse. Elle était hier, à Paléo. Entretien.

Comment vit-on les tournées à 18 ans?
    Très naturellement. J'ai arrêté mes études à 15 ans et la scène c'était évident. C'est ma vie. ça peut s'arrêter demain, alors j'essaie de les vivre à fond.

 
Vous vous êtes émancipée du style de votre père. Comment intervient-il dans votre art?
    Il est fan «number one». Mais je n'ai pas fait du rock pour m'émanciper. C'est ce qui brûlait en moi. Il ne faut pas oublier que mon père est un pionnier du rock. D'ailleurs il prépare un album – attention préparez-vous! – qui va être un peu plus rock que les anciens. Et je n'ai pas l'impression d'y être pour rien dans cette histoire (rires). Je lui ai fait écouter pas mal de rock ces derniers temps.

 
Et comment voyez-vous les jeunes de votre âge?
    Je ne les fréquente pas beaucoup. J'ai décidé de me marginaliser très tôt en arrêtant mes études, et de ne pas faire partie de ma génération, finalement. Mais quand je les vois, je ne suis pas très contente.

 
Pourquoi?
    Je pense qu'il faut qu'on se bouge. J'ai la prétention de ne pas faire que de la musique. J'essaie aussi de faire passer un truc. Je dis «aller, on y va!». C'est le moment de se lever, de taper sur la table, de cracher par terre, de jeter son gobelet de bière sur son voisin, de rouler une pelle à l'autre. Et de se dire «on est libre. On est des gens libres». Je sais, c'est démago, c'est «carpe diem», mais je suis comme ça! C'est mon côté «teenage».

 
C'est ce que vous essayez de faire passer pendant vos concerts?
    J'essaie de faire que les gens me suivent. De créer quelque chose. Que les gens passent un bon moment. J'adore quand je capte un regard dans la salle de quelqu'un qui est avec moi. En sortant de mes concerts, certains me disent «maintenant, j'ai envie de faire la fête!».

Propos recueillis par Cécile Gavlak

Photo DR

22.07.09